Une machine formidable en théorie
Au terme des différents billets publiés sur ce blog à propos de la Wii U, un bilan s'impose. La machine ne souffre réellement que de deux défauts techniques :
1 - La faible mémoire de stockage pour les adeptes du dématérialisé, notamment dans la version basique.
2 - L'autonomie du gamepad, gênante dans les jeux utilisant le gyroscope et dans lesquels un fil devient un obstacle.
Là, Ok, c'est vraiment dommage. Les autres reproches qu'on peut lui faire, notamment la puissance, ne tiennent finalement pas.
La dure réalite
Mais on objectera tout de même que la console, en termes de vente, a fait une année de lancement désastreuse ! Cela prouve bien à quel point elle ne vaut rien puisque les joueurs s'en détournent ! Au final, ce sont bien toujours les joueurs qui ont raison, non ?
Il faut bien répondre à cette question, et la réponse est non.
Revenons dans le passé, plus de dix ans en arrière, à la fin de l'âge d'or du jeu vidéo. A ce moment, l'heure est à l'euphorie tant le joueur est comblé de tous côtés. Personne ne se doute encore de l'épouvantable revirement qui va s'abattre sur lui.
1999, l'année de l'apocalypse
Fin du vingtième siècle. La cinquième génération de console n'a apporté que du bonheur. Nintendo a signé ce qui est souvent considéré comme le meilleur jeu de tous les temps : The Legend of Zelda, Ocarina of Time.
Mais soyons honnêtes : le meilleur de cette génération est arrivé en grande partie via la machine de Sony, la PSX, ou telle que la postérité s'en souviendra, la PLAYSTATION.
Resident Evil, Final Fantasy VII, Xenogears, Chrono Cross (oui, la mode est au RPG à ce moment-là), Tomb Raider... Il y a trop de bons jeux sortis sur cette machine pour ne pas en oublier. Pourtant, la machine de Sony en elle-même n'avait pas grand chose pour elle, faible sur la 2D comparée à sa concurrente, la Saturn, elle était en plus très fragile, au point que ses utilisateurs devaient la mettre sur le côté au fil du temps, voire carrément à l'envers, en équilibre instable, pour continuer à la faire tourner. Mais à une machine qui offre tant de bons jeux, on pardonne tout, jusqu'à la catastrophe, quand Sony annonce sa nouvelle machine, la Playstation 2.
Le grand rival de Sony, alors, c'est SEGA à qui on doit la légendaire Megadrive. Un an avant la Playstation 2, Sega sort sa machine de rêve, la Dreamcast.
Techniquement parlant, la Dreamcast écrase sa future concurrente sur tous les points, et sa ludothèque (Soul Calibur, ça vous dit quelque chose ?) a de quoi faire envie à n'importe qui. Pourtant la machine qui aurait dû remettre Sony à sa place sera le chant du cygne de Sega.
La Dreamcast ne se vend pas. Les joueurs attendent la PS2, portée par la réputation de son ainée et la promesse d'une console qui fera en plus lecteur DVD. Promesse au combien nécessaire pour une machine qui ne sortira qu'un an plus tard et passera en plus une année entière sans presque offrir aucun jeu. Sega ne sortira plus de nouveau système, et le meilleur adversaire de Nintendo sort par la petite porte. C'est le début d'un nouvel âge pour les jeux vidéos, où l'issue de l'affrontement ne dépend plus de la qualité des jeux.
Verdict : coupables !
Il n'y a aucune excuse, aucune circonstance atténuante : les joueurs ont tué la Dreamcast par bêtise, en suivant naïvement une machine qui mettra beaucoup de temps à apporter un peu, et jamais à la hauteur de la précédente. Les joueurs ont toujours raison ? Faux, archi-faux !
La malédiction !
L'histoire semble se répéter : un constructeur historique (naguère Sega, aujourd'hui Nintendo) sort une console innovante, un an avant que Sony ne sorte une machine prometteuse (lecteur DVD pour la PS2, blu-ray pour la PS4). Mais la ressemblance ne s'arrête pas là ! Regardez bien la manette de la Dreamcast !
Plus de dix ans avant la Wii U, la Dreamcast proposait déjà un écran intégré à la manette ! C'est cet écran qui attire la malédiction ! Non, les joueurs n'y sont pour rien, et tous les efforts de Nintendo en cette fin d'année n'y changeront rien ! La console est maudite, condamnée à mourir à la sortie de la PS4. Le destin est déjà écrit, la Wii U va mourir, elle est maudite ! MAUDITE ! MAUDITE !
Nintendo va sombrer, emporté par l'erreur fatale d'avoir intégré un écran à sa manette. L'exemple de la Dreamcast aurait dû les prévenir, mais non, ils ont choisi de défier le destin. Pauvre de Nintendo, si naïf ! Pauvre de nous, pauvres joueurs ! Malheur à ceux qui ont acheté la console maudite ! Leurs doigts se flétriront sur leur gamepad maudit, la peste les rongera jusqu'au sang, et c'est le corps en lambeaux qu'ils rendront l'âme, terrassés par la malédiction !